samedi 26 décembre 2015

L'affichage au rendez-vous pour votre demande d'EIMT et CAQ

S'il y a bien un point sensible dans une demande d'EIMT et CAQ, c'est bien la question relative à l'affichage du poste en conformité avec les exigences de Service Canada.

Combien de fois n'ai-je reçu dans mon bureau des appels d'employeurs se lamentant sur leur sort et totalement choqués par le refus de leur demande d'EIMT/CAQ à cause d'un petit détail sur... l'affichage !!

www.phoeniximm.com
Grains de sable dans le processus...
Ce petit détail est pourtant le grain de sable... Vous savez, le grain qui est sous la porte et qu'à chaque fois, vous la tirez, ce petit grain qui raye le plancher.... et ca fait aussi..... «crrrr...» comme le cri que vous avez poussé en recevant le refus de votre demande d'EIMT... Si vous avez un pincement au coeur en lisant ce texte, vous êtes probablement aussi une des personnes qui a vécu l'expérience du grain de sable sous la porte !

Faisons l'autopsie d'une demande refusée à cause de la non conformité de l'affichage... Monsieur Pierre est propriétaire d'un atelier d'usinage. Il passe religieusement des annonces depuis plus de 8 mois pour recruter 4 machinistes et 3 soudeurs-assembleurs. Il a sollicité dernièrement les services d'une agence de placement pour augmenter la visibilité des postes offerts car Monsieur Pierre a besoin de travailleurs qui connaissent leur métier mais il n'y en a pas assez pour recruter au Québec ! Il a entendu dire que Service Canada exigeait que le poste soit affiché en continu sur le site d'Emploi Québec. Le principe de l'affichage est de permettre aux talents canadiens et résidents permanents de pouvoir postuler en priorité à ces offres d'emploi. Finalement, Monsieur Pierre, trouve 2 machinistes et 1 soudeur-assembleur qui font son affaire. Son adjointe remplit minutieusement les formulaires de demande d'EIMT et CAQ pour un des machinistes seulement et le soudeur car ils ne sont ni résidents permanents et encore moins canadiens ! Elle appelle les Ministères, lit attentivement les informations en ligne concernant le Programme des travailleurs étrangers temporaires, s'assure que les indications reçues et lues sont conformes et expédie ses demandes à Service Canada et le MIDI !

EIMT CAQ Phoenix GMI
EIMT-CAQ commence par un affichage conforme !
Quelques semaines plus tard, Monsieur Pierre reçoit une télécopie envoyée par Service Canada et le MIDI qui l'informe que sa demande est refusée car il n'a pas effectué le processus de recrutement selon les règles de l'affichage. Ne comprenant rien à la situation d'autant plus qu'il avait reçu les accusés de réception et les reçus de paiement, il tente de joindre l'agent qui lui a émis le refus à Service Canada. Ce dernier prend à coeur la situation mais malheureusement une fois qu'un refus est émis, il ne peut plus prendre en considération les nouveaux éléments pour revoir sa décision (ca ! c'était les anciens temps !)... L'agent a fait son travail en respect des règles et critères qui sont pris en considération dans l'évaluation de la demande. Inutile de le blâmer et même s'il aurait voulu l'aider, il ne peut plus intervenir. Monsieur Pierre a-t-il fait son travail correctement ? Consciencieusement, oui ! mais techniquement, non ! Il peut effectivement se plaindre sur son sort et  sur tout ce qu'il doit recommencer à faire !

L'agent indique que l'affichage des postes de Monsieur Pierre présentait des lacunes importantes ; à savoir : le salaire n'était pas indiqué et restait flou sur le nombre d'heures hebdomadaire de travail, le niveau d'étude exigé n'était pas clair non plus car il était mentionné différemment sur les différents medias utilisés, que les affichages effectués par l'agence de recrutement n'étaient pas acceptés car ils ne mentionnaient pas le nom de l'entreprise de Monsieur Pierre, que le lieu de travail n'était pas indiqué sur un des affichages et aussi qu'un des affichages ne respectait pas le minimum requis de 28 jours et qu'il était impossible de prendre en considération la période antérieure aux 90 jours à la date du dépôt... Bref, Monsieur Pierre n'avait toujours pas compris à la fin de sa discussion avec l'agent... Et les grains de sable, il y en avait beaucoup ! Sâchez que même avec une seule de ces raisons, vous auriez eu un refus...
Mieux vaut prévenir que guérir !
Offusqué et mal pris de se retrouver à devoir attendre encore au moins 2 mois pour avoir ces 2 travailleurs précieux dans son entreprise, Monsieur Pierre n'a pas d'autre choix que de redéposer une nouvelle demande mais.... en s'assurant de respecter à la perfection sa campagne d'affichage, tout comme les autres éléments qui sont évalués autant par Service Canada que le Ministère de l'immigration, de la diversité et de l'inclusion !

Résultat des courses... Presque 6.000 $CAD de frais de gouvernement à payer pour les 2 demandes (1.382$ x2 postes x 2 demandes), un 5 à 6 mois de délais d'attente cumulée et un nombre incalculable d'heures de travail autant de la part de Monsieur Pierre que son adjointe pour comprendre, compléter et refaire une procédure pourtant si basique alors que l'un et l'autre ont autre chose à faire...  et ce, sans compter, les agacements, incertitudes et frustrations engendrées par le processus au complet... Finalement, le soudeur s'est désisté vu la longueur des procédures et le machiniste est arrivé au Printemps au lieu de l'automne... précédent !

Beaucoup d'entreprises prennent à la légère la gestion de la procédure complète d'une demande de permis de travail. Une telle demande est comme un miroir à multi-facettes. Il faut que chaque morceau réfléchisse l'image de l'autre morceau, soit ÊTRE IDENTIQUE ! Si dès le premier morceau, votre miroir est déformé, imaginez le résultat en cascade... Le musée des horreurs et c'est vous, employeurs, qui en ferez les frais... L'affichage est la première pierre de la fondation que vous allez mettre en place dans votre procédure. Si cette pierre est mal scellée, vous allez inévitablement glisser et recevoir un refus de votre demande.

EIMT CAQ www.phoeniximm.com
Selin Deravedisyan-Adam, CRIC
L'affichage est tellement un point crucial dans notre cabinet que nous avons mis en interne des systèmes de contrôle à trois niveaux pour nous assurer que chaque employeur respecte les énoncés mais aussi les périodes d'affichage et les renouvellements pendant le processus d'étude des Ministères concernés.  Et enfin dernier élément qui pourra vous aider à vous sentir un peu plus à l'aise... Ce n'est ni la quantité, ni les coûts importants qui sont pris en compte pour les affichages par Service Canada mais bel et bien simplement la qualité et la conformité des informations indiquées. Alors, ne croyez pas qu'un affichage sur des sites ou journaux à plusieurs millers de dollars vous donneront la clé pour obtenir l'EIMT... Il suffit de savoir faire son travail et moi,... c'est mon travail ! Je ne sais pas faire votre travail car je ne suis ni machiniste, ni soudeur, ni adjointe dans une entreprise ou aux Ressources Humaines et encore moins Directrice d'une Entreprise manufacturière ou informatique... mais je suis spécialiste en permis de travail et les EIMT et CAQ sont mon quotidien !

Par conséquent, investissez votre temps et votre argent à bon escient pour gagner du temps... et de l'argent !

A bon entendeur !


Selin Deravedisyan-Adam, CRIC
Spécialiste en mobilité internationale
immigration@phoeniximm.com

lundi 18 mai 2015

Immigrer au Québec... un Privilège qui n'a pas de prix !

Si le Québec est la solution à tous les problèmes en matière de politique d'immigration ? il se peut fort bien ! 

Pourquoi faut-il que l'Être Humain cherche toujours à râler, protester, contester ? Certes, il y a toujours une raison mais lorsque je lis les articles dans les journaux, parfois, je me demande si certaines personnes ont une conscience ou du moins savent ce que «être réaliste» signifie...

Certes, le Québec a imposé des critères importants par rapport au profilage de ses candidats à l'immigration mais croyez moi, à côté de ce qui se passe dans le reste du Canada, nous sommes bénis des Dieux ! Immigrer au Québec devient un privilège qui n'a pas de prix mais demande seulement une coopération de la part du candidat.

Il ne faut pas croire que le Ministère de l'immigration, de la diversité et de l'inclusion va systématiquement refuser le bien-fondé d'un candidat dont le profil ne correspond pas en premier lieu avec ces fameux critères mais si ce même individu permet à la société québécoise de maintenir, voire de créer des emplois et avoir un impact positif autant sur la société que l'économie québécoise, il existe tout un chapitre dans les «livres» du MIDI qui permet de considérer ces candidatures sous le pouvoir discrétionnaire de la Ministre. Évidemment, ce n'est pas la Ministre elle-même qui voit tous les dossiers mais le personnel attitré aux opérations qui a cette baguette magique. Ne croyez pas non plus que c'est si facile que ça... La personne qui va évaluer le dossier, sous cet angle «discrétionnaire» va tout de même exiger du candidat qu'il fasse tous les efforts pour apporter le maximum de points dans la fameuse grille de sélection. Prenons l'exemple des Professeurs d'université qui se voient «oublier» par le MIDI et n'ont pas grande possibilité pour devenir résident permanent au Canada. Et pourtant... !! Sauf que les personnes ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et pensent que tout est perdu car le Québec ne fait pas d'effort pour les garder !! Mais, voyons donc ! Si vous ne faisiez qu'un effort pour apprendre le français et vous faciliter la tâche en passant par le PEQ (programme de l'expérience québécoise) et si c'est tellement difficile, démontrez au Gouvernement que le Québec vous motive et que vous voulez faire partie de la société à part entière...La baguette magique pourrait faire son effet ! On retombe dans cette phrase infinie... Vouloir, c'est pouvoir et Pouvoir, c'est vouloir ! et cette phrase est bien souvent oubliée par ceux qui pensent que tout leur est dû et leur est acquis ! Paradoxalement, je dois avouer que parfois, l'agent oublie aussi l'impact de ce candidat sur la société qu'il défend et continue à lui exiger de... passer un test d'anglais pour se chercher un si petit peu... 2 points pour sa grille de sélection qu'il est sensé évaluer de façon discrétionnaire !!! Le ridicule ne tue pas... 

Je reviens à mon sujet.... Si je fais cette tirade, c'est simplement que vivre au Québec n'est pas seulement une expérience mais un projet de vie. Si la langue officielle est le français, oui, il faudra parler français... Ceci dit, je suis aussi d'avis que le fait d'avoir augmenté et imposé le niveau de français minimum à B2 est très grave ! Certains font des efforts incroyables pour arriver à ce fameux niveau et même le dépasse... Hors que pensez-vous qui se passe une fois le CSQ en main ? le français est rangé au placard !! et ne sert qu'à faire des «jokes plates» de québécois ! C'est exactement comme lorsque nous étions à l'école et qu'il fallait apprendre des récitations.... Franchement après 30 et quelques années, je me rappelle à peine du début de la Cigale et la Fourmi.... et les cent et quelques autres que j'avais tellement travaillées  et apprises par coeur ? le NÉANT !!!!! et bien, voilà ce que font certaines personnes une fois leur beau certificat B2 en poche...

Bref... le Québec a encore de beaux jours à nous offrir. En attendant, jouez le jeu ! conformez-vous aux critères et vous serez les bienvenus ! Le Québec a beaucoup à vous offrir mais aussi beaucoup à recevoir de vous ! Profitez qu'il en est encore temps ! Nul ne sait ce qui se passera l'année prochaine.

A bon entendeur...


Selin Deravedisyan-Adam, CRIC


dimanche 8 mars 2015

Finis le tour du poteau les mains dans les poches !



Depuis le 21 février 2015, les agents des services frontaliers canadiens montrent une vigilance accrue pour toute personne qui se présente au point d'entrée pour obtenir un permis de travail.

Prenons l'exemple d'Howard. Il est américain et un expert dans les mises en route des machines importantes que sa société vend au Canada pour l'Industrie minière. Lors de son dernier passage à la frontière, l'agent canadien lui demande si son employeur canadien lui a remis la vérification de la conformité de l'offre d'emploi... De quel employeur canadien parle-t-on ? de quelle conformité d'offre d'emploi ? Howard est salarié, payé par son employeur américain.... il n'a aucune offre d'emploi par une entreprise canadienne et en a encore moins l'intention d'en obtenir une car à chaque fois qu'il voyage, il se rend chez un client... canadien différent ! 

Pour comprendre la situation, Howard se déplaçait au Canada tous les trois-quatre mois dans le cadre des ententes internationales (ALENA) qui lui permettait de recevoir directement un permis de travail dans la catégorie des Professionnels. Or, bien que cette entente soit toujours maintenue, il lui faut, depuis le... 21 février 2015, le formulaire IMM5802 dûment complété par l'entreprise canadienne chez qui il se rend. Ce formulaire est en quelque sorte l'offre d'emploi que Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) va vérifier la conformité ; à savoir les conditions de travail, la durée, salaire etc... 

Techniquement cette vérification de conformité de l'offre d'emploi nécessite l'intervention seule de l'employeur ou de son représentant autorisé (avocat, consultant en immigration...).
Attention, effectuer cette vérification n'a rien à avoir avec la demande de permis de travail qui se fait par l'employé (ou son représentant autorisé) par la suite. 


En deux étapes, il faut d'abord régler le montant de 230$ sur le site de CIC. Ensuite, compléter et valider le formulaire IMM5802 (tout en bas du formulaire, il est indiqué «soumettre par courriel»). La procédure est instantanée et tout se fait électroniquement avec le Ministère ! Si vous êtes de la vieille école, oubliez ça ! Une fois la procédure accomplie, l'employeur doit remettre la copie du formulaire complété à l'employé qui ira... demander son permis de travail !  

Dans le cas d'Howard, si son employeur américain est bien organisé, il pourrait fort bien demander une dispense de permis de travail selon la R186 et venir faire ses démarrages au Canada dans le cadre de contrats d'après-vente ! Ca lui éviterait toute cette tintamarre de permis de travail, de conformité etc... Mais bon... Son employeur devra se faire mieux conseiller dorénavant que d'envoyer ses «Howard» au sacrifice et rentrer bredouille ! On ne badine pas avec les agents des services frontaliers ! Il y a beaucoup de règles et il faut que tout soit claire comme de l'eau de roche lorsqu'un candidat se présente à la frontière pour obtenir un statut bien spécifique...


Le phénomène «Howard» s'applique aussi à toutes les personnes qui ont par exemple... un Certificat de sélection (CSQ) et qui se rendent à la frontière pour obtenir un nouveau permis de travail, soit dans le cadre d'une prorogation ou d'un nouvel employeur... Voici la situation qui m'a été relatée plusieurs fois cette semaine ? 
- «Avez-vous la conformité de l'offre d'emploi» ?
- «Ben non !! Je viens avec les règles du BO420a ! Vous devez me procurer un permis de travail de 2 ans !»
- «Le BO420a est incomplet Monsieur et votre employeur doit vous remettre l'IMM5802 avec les preuves de paiement pour que votre nouveau permis de travail soit émis... Alors, demandez le à votre employeur et revenez !»... 
Voici une demi journée de perdue et de l'énervement pour rien ! Comprenons pourquoi...

La vérification de la conformité de l'offre d'emploi est requise pour toute personne qui se prévaut d'une dispense d'EIMT et CAQ (étude impact marché du travail et certificat d'acceptation du Québec). Comme d'habitude, il existe quelques exceptions mais si vous êtes une des heureuses personnes à avoir obtenu une place dans le cadre du programme de l'Expérience internationale Canada pour un permis Jeune professionnel ou de stagiaire en coop, cette mesure s'adresse également à votre nouvel employeur canadien !! Vous ne faites pas partie des exceptions...

C'est simple... Sans l'IMM5802 complété par votre employeur..., pas de permis de travail sur dispense d'EIMT !! Et je suis sérieuse, ne prenez pas cette information à la légère ! Arrêtez les rumeurs qu'un stage non rémunéré est exempté de l'IMM5802, ou qu'un détenteur de permis Jeune Professionnel peut directement changer son permis de travail sans IMM5802 ou encore que lors de transfert intra-compagnie où les salaires sont payés de l'étranger, ça ne s'applique pas.... 

Non, non, non !! Tous les employeurs doivent passer par cette procédure ! Celle-ci est assez simple et rapide mais soyez certains, employeurs de bien comprendre les informations demandées ! Et si vous avez des doutes, faites vous aider...

Et nous, professionnels de l'immigration, avions-nous compris toute la portée de  cette mesure ? Je dirai beaucoup de «oui» et un peu de «non» ! En effet, le Gouvernement fédéral ne pouvait pas élaguer l'arbre qui s'appelle «permis de travail» juste d'un côté avec la réforme du programme des travailleurs étrangers temporaires (nécessitant une étude d'impact sur le marché du travail) et... les autres travailleurs étrangers qui arrivent sur le marché de l'emploi avec des dispenses.  La nouvelle mesure qui s'est mise en place permet un contrôle plus accru de ces «autres types de permis». L'IMM5802 ressemble étrangement aux anciens formulaires, EMP5517 de Service Canada d'il y a déjà bien longtemps ! Alors, notre travail, en tant que Professionnels de l'immigration canadienne va être encore plus stratégique et de... prévoyance ! Mieux vaut prévenir que guérir !

Certains employeurs semblent se plaindre d'avoir à compléter les 3 pages du formulaire et de payer les 230$... Dans les nouvelles à la radio, j'ai même entendu que des stagiaires étrangers craignaient que cette nouvelle mesure puisse leur porter tort à cause du nouveau coût que cela impliquera aux employeurs.... Voyons, c'est 230$ ! En plus, si jamais la conformité n'est pas acceptée, ce montant est remboursé à l'employeur. On est loin des 1.000$ imposés du jour au lendemain par Service Canada et... non remboursables en cas de refus de l'EIMT !

Finalement, pour que nous comprenions bien cette mesure, notez qu'elle est applicable pour tous les permis de travail qui sont émis dans le cadre de dispense d'EIMT/CAQ et qui sont fermés, soit mentionnant le nom d'un employeur précis. Par conséquent, les pvtistes ne sont pas soumis à cette règle... et pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas d'employeur précis à indiquer sur leur permis de travail (permis ouvert), exactement le même cas que les permis de travail émis aux conjoints/conjointes de travailleurs étrangers temporaires ou étudiants étrangers... Par contre, il faudra que ces détenteurs de permis de travail ouverts paient... 100$ de frais au moment de l'émission de leur permis de travail ! (Et oui, ils sont également impliqués dans la mesure du 21 février 2015 mais pas pour la même chose !). Si la demande est en ligne, le paiement des frais se fait  pendant la même transaction que les 155$ du permis de travail et si c'est au point d'entrée... et bien l'agent vous chargera 255$ !

Et enfin, vous l'avez compris maintenant... cette nouvelle vérification de conformité doit se faire obligatoirement avant toute soumission de demande de permis de travail fermé sur dispense d'EIMT/CAQ que ce soit, au point d'entrée, en ligne sur monCIC, via un VFS, via un bureau des visas à l'étranger, voire à un centre de traitement au Canada ! C'est comme si un employeur devait récupérer la clé et la remettre à son futur employé...

J'attire particulièrement votre attention à être très vigilant et de ne pas oublier de joindre cette vérification de conformité au dossier de demande surtout si la procédure à entreprendre prévoit la prorogation d'un permis de travail déjà en cours afin que le candidat ne se retrouve pas soudain... hors statut. En effet, CIC peut vous renvoyer le dossier ou émettre un refus pour non... conformité de procédure ! Alors si votre candidat se trouvait, en attendant, en statut implicite,... il ne pourra plus travailler et il faudra procéder à un rétablissement de statut dans les règles de l'art !

Toute cette semaine, j'ai travaillé avec les employeurs pour leur expliquer le fonctionnement du système, les mises en garde... Oui, je comprends que c'est encore une nouvelle mesure de plus et que nous n'en n'avons pas fini... Il y en aura d'autres qui s'en viennent ! Vous êtes saturés et c'est compréhensible mais c'est un mal pour un bien dans ce cas... Croyez-moi ! J'espère juste que la procédure restera dans sa simplicité, telle qu'elle a été mise en place et qu'avec le temps, elle ne deviendra pas une mesure aussi ardue qu'une demande d'EIMT/CAQ, du moins la dernière mouture que nous connaissons aujourd'hui.

Employés/candidats, ne vous entêtez pas ! Si cette mesure s'applique dans le cadre de votre nouveau contrat de travail pour votre employeur bien défini... Vous devez y passer à travers et c'est une obligation... Inutile de lui télécharger des pages de littérature, à des sauces différentes, en français, en anglais... dénichées sur Internet ! 

Quant à vous, Employeurs, mettez-vous dans le bain pendant qu'il est encore tiède, question de vous acclimater aux températures qui vont monter ! Mon rôle sera de vous servir de mitigeur thermostatique...

A bon entendeur !



Selin Deravedisyan-Adam, CRIC

samedi 14 février 2015

Chemin de Croix du MIDI

Bien que certains qualifient le Québec comme étant «l'enfant terrible» du Canada, il faut s'entendre que sans le Québec, le Canada ne serait pas non plus ce qu'il est devenu aujourd'hui.

Même si le Québec est une des premières, si ce n'est la première Province qui a existé avant même l'existence du Canada, son côté polisson, légèrement insolent et profondément francophone le rend attachant et fort fascinant pour beaucoup d'entre nous !

Toutefois, le Québec a également ses hauts et ses bas mais il a un don pour pouvoir toujours retomber sur ses pieds et ce, quitte à en payer le prix !

Sa politique d'immigration prend ces temps-ci un important tournant mais dont nous ne savons pas sur quelle piste elle va atterrir ! La situation est tellement saugrenue que le Ministère qui porte désormais le nom de Ministère de l'immigration, de la diversité et de l'inclusion (MIDI), est en train de remuer ciel et terre pour organiser, réviser des pratiques, qui pour certaines ont presque mon âge, soit près de la cinquantaine !!!

Actuellemeent, si une personne n'est pas très à ses affaires en matière d'immigration québécoise est disons... quelque peu «larguée» et ce avec un Ministère qui semble autant désemparé !

Les raisons sont très simples.... Nous ne savons plus rien ! Et si le Ministère lui-même ne sait rien sur ce qui s'en vient, arrêtez de faire des hypothèses et faire croire aux futurs immigrants n'importe quoi ! 

A l'image de son grand frère Canadien, les retards de traitement  des demandes des CSQ sont devenus un véritable casse-tête, des grilles de sélection qui ne sélectionnent pas le candidat qui peut s'intégrer au tissu social et marché de l'emploi québécois (du moins, ceux qui le peuvent ne sont pas sélectionnés !), une politique régionale qui va plus lentement qu'un escargot à la retraite... et enfin, un gouvernement fédéral qui fait des déclarations haut et fort sur son nouveau système de sélection, Entrée Express, semant la confusion et la panique... au Québec !

Avec les récents changements de gouvernement au Québec, le Ministère a pourtant gardé de son mieux la tête froide avec une bonne administration interne et Direction des opérations qui a essayé de maintenir le cap et l'intégrité de sa mission. Or, les vents ont soufflé fort et certaines mesures se sont rajoutées sans prendre en considération la vraie valeur de l'immigrant, celui dont la société québécoise a réellement besoin mais qui a également ses hauts et ses bas... Exiger un niveau de français B2, des domaines de formation dont on ne comprend même plus pourquoi à quoi ils servent, des quotas sans avenir pour un programme classique de Travailleurs Qualifiés qui probablement ne reouvrira pas avant que sa nouvelle mouture ne voit le jour, des demandes de CSQ rejetées de façon arbitraire, des zones totalement grisées pour les immigrants qui viennent démarrer ou racheter une entreprise et qui se retrouvent assis entre deux chaises,... bref, un calvaire... le vrai Chemin de Croix mais autant pour les candidats que le Ministère ! Amen !

Cet état des choses va se dissiper... et nous allons arriver à des programmes qui vont s'adapter aux besoins de notre société. Le gouvernement du Québec, en matière d'immigration, a, à mon humble avis, trois points majeurs à ne pas oublier...

Le premier est la relève entrepreneuriale. Il nous faut des entrepreneurs qui puissent démarrer des
entreprises ou les racheter et continuer à optimiser notre économie. Toutefois, s'ils doivent seulement donner et ne rien recevoir si ce n'est qu'un malheureux permis de travail arraché par chance, on s'entend qu'un Étranger qui veut vivre, exploiter une entreprise veut au moins, qu'un programme facile et intègre puisse lui être offert avant qu'il investisse des centaines de milliers de dollars et ne pas vivre dans la crainte d'avoir à repartir... 2 ou 3 ans après. Une fois sur place, un entrepreneur a des obligations administratives dont le statut de résident permanent est une nécessité vitale au développement de son entreprise mais encore une fois, bien que le MIDI soit très conscient du problème, rien ne bouge. Je le sais que les paramètres sont externes au Ministère mais en attendant c'est le MIDI qui est pointé du doigt et c'est bien dommage ! Bien entendu, les media sont ravis de remplir leurs colonnes de faits divers sur ce sujet !

Un autre point est le laisser pour compte des travailleurs peu spécialisés ou semi-spécialisés. Le tissu social est composé de personnes de différentes couches socio-professionnelles. Pour garder l'équilibre, il est nécessaire à ce qu'il n'y ait pas d'oubliés et surtout pas les ouvriers ! Certaines provinces l'ont comprises et des travailleurs temporaires qui occupent des postes peu spécialisés pouvaient passer à travers certains programmes de résidence permanente grâce aux programmes des nominations des Provinces. Par exemple, en Colombie-Britannique, les serveurs ou au Saskatchewan, les chauffeurs de camion, avaient des programmes adaptés à ce besoin économique en pénurie ! 
Pourquoi un chauffeur routier, un camionneur, profession à très fort taux de roulement, requérant des connaissances spécifiques, linguistiques mais qui malheureusement est étiquetée comme peu spécialisée, ne peut recevoir la résidence permanente car il ne passe pas le pointage de la grille de sélection ? 
Il suffit qu'il soit proche de la quarantaine, parle un français moyen, n'a pas fait d'étude spécifique et que de surcroît a une épouse, sans profession mais élève 3 enfants... c'est brûlé pour lui ! Mais c'est brûlé également pour celui qui parle très bien français, est jeune et rentre dans la grille de sélection. Si ce n'est pas la grille, ce seront les délais de traitement de la demande de CSQ versus la durée de validité de leur permis de travail... Bref... dissonance !!!! On s'entend que sans personnel peu qualifié suffisant, les «petits emplois» qui sont finalement plus spécialisés que ce que l'on pense, la société québécoise perd de la force dans la structure de sa fondation économique et... sociale !

Et enfin, dernier point... la régionalisation ! Si je prends les deux précédent points, il faudrait justement permettre aux entrepreneurs et travailleurs peu spécialisés de se valoriser dès que leur projet de vie se trouve en région ! Et les régions au Québec, il n'en manque pas ! Par conséquent, donnez la possibilité à ces personnes de pouvoir obtenir leur CSQ rapidement, les rassurer sur la volonté du Québec de les garder et ensuite ce sera à ces personnes d'en faire les preuves ! Pourquoi en région justement ? Tout simplement, Montréal qui selon les derniers statistiques, a attiré presque 4 millions d'habitant incluant sa rive-sud et rive-nord, se voit quand même déjà arriver beaucoup d'immigrants. Si les régions, dont les réfugiés sont prioritairement installés, ont la possibilité d'avoir du bon monde pour faire tourner les usines, les scieries, les auberges, travailler dans les champs et j'en passe, ce serait une nouvelle vague de «colonisation» naturelle qui serait instituée...

Maintenant, tout ceci n'est que mon humble avis. Laissons le MIDI, une fois encore tirer son épingle du jeu.

Si moi, j'y pense, ils le pensent aussi ! Et toutes les personnes qui sont frustrées de l'état actuel des choses et qui vivez le calvaire, prenez votre mal en patience...

Selin Deravedisyan-AdamLe MIDI doit gérer la refonte de ses programmes, la re-organisations de sa structure interne et en même temps continuer à nous servir ! Si c'était un humain, il aurait déjà atteint la dépression... Alors, cher Ministère, je vous souhaite simplement beaucoup de vitamines, des idées flamboyantes et un Québec avec une politique d'immigration humaine pour le bien être de notre belle société. Nous allons vous être reconnaissants !

A bon entendeur...


Selin Deravedisyan-Adam, CRIC

dimanche 1 février 2015

Le Canada vous offre une Entrée Express ! Et, alors ???

Entrée Express Phoenix GMI
A coups de clairons et tambours battant, le Canada a lancé depuis le 1er janvier 2015 son nouveau système de gestion des demandes de résidence permanente.

Grâce à son réseau des Ambassades, Consulats à l'étranger,.. le gouvernement canadien a lancé une campagne intensive de promotion de l'Entrée Express sur toute la Planète pour promouvoir le système et attirer un maximum de candidats. Leur participation à certains salons sur l'immigration ou la mobilité internationale atteint même des niveaux de recrutement tellement intenses que le système fait penser à une énorme boule de lumières suspendue au milieu du plafond comme dans une discothèque et que l'on ne voit que ça, totalement éblouis et... aveuglé par les couleurs intenses...

Et oui, le Canada a mis ses lumières et lancé sa musique à fond... Même une Ambassadrice, Madame Lucille Leblanc, avait été nommée pour promouvoir le système à travers tous les réseaux et ce avant même la mise en place du système ; question de diffuser la «bonne nouvelle»....

Mais devant ce tel engouement, cette campagne de promotion qui, avouons-le, reste exceptionnelle dans l'histoire du Canada, avez-vous compris de quoi il s'agissait vraiment ?

Ouvrons le rideau et pénétrons dans ce système qui ne me semble pas être aussi Express que son nom laisse croire !

Vous êtes à l'étranger et vous lisez, entendez ces publicités sur l'Entrée Express. Pire..., vous avez été approché par certains bureaux ou conseillers en immigration qui vous ont fait miroiter les avantages de l'Entrée Express, le coût «minime» que cela demande pour pouvoir faire partie du fameux bassin, de l'espoir de devenir un Canadien très bientôt... Oh oui, de belles paroles !!

Mais, je suis désolée de vous dire que pour arriver à cette étape dont le Canada fait la promotion (d'obtenir la résidence permanente en 6 mois), plusieurs années peuvent passer avant que vous soyez sélectionné et invité à déposer votre demande de résidence permanente !!

En effet, le système ne change en rien les programmes de résidence permanente déjà applicables au Canada (fédéral). Ce sont toujours les mêmes : travailleur qualifié, métier spécialisé et catégorie de l'expérience canadienne... qui sont proposés avec exactement les mêmes critères de sélection qu'avant le 1er janvier 2015 ! 

Sauf que cette fois-ci, on demande à tous les candidats de se mettre dans le même «bassin» et d'attendre.... L'attente ne se fait pas comme à la boucherie, avec le petit numéro qu'on vous remet à l'entrée. Une fois que vous avez réunis les premiers critères d'admissibilité  pour faire partie du bassin (c'est à dire que votre profil correspond à un des 3 programmes offerts initialement), vous devrez dès lors démontrer que vous êtes meilleur encore que votre voisin qui vous ressemble étrangement... et des voisins qui vous ressemblent, dans le bassin, on les compte par milliers qui vont devenir dizaine de milliers, voire centaines de milliers !!! Et vous là-dedans ? Vous devrez chercher à optimiser vos chances pour espérer un repêchage à un moment donné !

L'intention de Citoyenneté et Immigration Canada est de rendre ce portail, ce bassin, interactif. Le Ministère travaille actuellement sur le maillage des candidats de ce bassin avec les besoins de marché du travail. Par conséquent, un candidat dont le profil professionnel correspondrait à une pénurie de main d'oeuvre spécialisée pourrait se voir repêcher du jour au lendemain car l'employeur X, Y, Z situé dans un coin perdu du Canada (et il y en a !!) lui offrirait un emploi permanent. En attendant, Messieurs, Dames, qui êtes dans le bassin, continuez à nager, à maintenir votre tête au dessus de l'eau et même au-dessus de votre voisin pour ne pas couler ! Et si vous voulez savoir où vous êtes dans ce système de classement, il est impossible pour le moment de le savoir... Le système est encore opaque à ce niveau... continuez à nager !

Je reviendrai sous peu sur ce blog pour vous clarifier certains points importants concernant ce système à multi-facettes. Toutefois, je rappelle que ce système ne s'applique nullement pour les candidats qui veulent s'installer au Québec. Alors si vous êtes un employeur et que votre candidat vous jure qu'il peut obtenir sa résidence permanente dans les 6 mois, vous saurez comment réagir !!

Mais si, vous candidat, avez accumulé de l'expérience au Québec et désirez vous installer ailleurs au Canada, vos chances de repêchage sont possibles également et ce même si le français est votre langue maternelle... Mais pensez-y à deux fois, surtout si vous êtes francophones et ne passez pas à côté du Programme de l'expérience québécoise car même plus long en terme de délai de traitement, il reste encore plus sécuritaire pour parvenir à une résidence permanente que d'attendre dans un «bassin» cette main providentielle qui va vous repêcher ! 

Prêts pour plonger ?? Alors commencez immédiatement par prendre les rendez-vous pour passer les tests linguistiques qui vous permettront de vous inscrire dans le bassin....

Et dernière mise en garde... Il n'existe aucun Expert dans l'Entrée Express !!! C'est tellement nouveau comme procédé que nous, représentants autorisés en immigration, nous nous «formons» sur le tas et le chemin est bien long ! Alors ne vous faites pas avoir avec des Conseillers en immigration qui vont vous offrir l'Entrée Express sur un plateau avec des illusions et fausses promesses, voire des guides ou livres... Ca n'existe pas encore !

Le vrai travail du professionnel en immigration sera de vous assister et conseiller pour vous préparer à mieux vous positionner dans le classement.  Et ce n'est seulement qu'après le repêchage qu'il pourra vous aider à organiser la procédure de demande de résidence permanente. Alors ne vous faites pas engloutir des milliers de dollars pour juste pouvoir nager... dans un bassin ! Soyez pro-actifs et choisissez bien votre Consultant ou Avocat en immigration.

A bon entendeur...



Selin Deravedisyan-Adam, CRIC